Poèmes de coins de rues
On ne capture pas la lumière. On s'y promène, on s'y réchauffe. Quant au reste, eh bien, on l'écrit d'une plume crissante. Kayou
La poésie court dans les rues bordelaises avec le recueil "Poèmes de coins de rues". La marque de fabrique de Kayou. Elle se distingue dans le fond de la déperdition, de la recherche d'absolu poétique en révélant et en lacérant les dessous chics de la société et l'autre côté du miroir. Ses points de vue décapants et mordants réjouissent mes yeux, mes oreilles et mon coeur.
Un souhait : me retrouver au coin de la rue, entendre sa voix douce et écorchée dans l'air du temps. De la révolte, de l'attendrissement sans manquer de balancer des coups de gueule dans l'immédiateté contre la sournoiserie, l'hypocrisie, la frénésie amnésique. Ce ne sont pas ses derniers mots.
Poètesse polymorphe, Kayou loue la liberté totale en publiant ses textes en vers, en prose. Ce véritable manifeste artistique bouscule les codes de la poésie. Sa langue enfouie s'enfuit sur le papier blanc crémeux pour trouver refuge. Loin de nous emprisonner, elle nous propulse les yeux grands ouverts dans un voyage dont nous n'en sortons pas réellement indemne. Tout n'est qu'expérience et sensation. L'indifférence n'existe pas. Rien n'échappe de son univers. Avec elle, on habite un autre monde, celui de la réalité fracassante avec ses frontières. Il faut le lire dans son ensemble pour non seulement nous confronter à nous mêmes mais aussi lutter contre le vide de nos existences lors de notre passage sur terre.
Alors lecteur/rice si tu veux vivre une descente originale et unique procure toi rapidement "Poèmes de coins de rues". Glisse le devant tes yeux, laisse toi guider dans les limbes. Des fenêtres ouvertes sur l'absurdité de la condition humaine impudique. Prend donc le temps au lieu de hocher la tête. C'est bien peu de dire qu'il y en a pour tous les goûts.