(Ré) Inventer la vie
Cela fait déjà deux ans que j’arpente la route musicale en allant à la rencontre d’artistes. Ils délivrent toujours autant leurs titres au public en session acoustique, en live, en concert privé chez l’habitant, sur soundclound, bandcamp, youtube…
Depuis septembre, les multiples facettes de Manouela Menty me surprennent toujours autant. Elle ne cessera jamais de nous impressionner avec l’innovation de certains genres musicaux (jazz, soul, balkanic fusion, flamenco, arabo-andalou, oriental). D’abord, par son imagination fertile mais aussi par la maîtrise de la musique improvisée, par la gestion de plusieurs groupes (Maashka, Cosies, La Hermanita), la création d’un spectacle O’Zaman project dont elle est auteure et metteur en scène. En l’entendant et en la voyant c’est se laisser emporter par la richesse de ses vibrations vocales aux sonorités étrangères. Plonger dans un univers différent de ce que le style musical a l’habitude d’offrir avec des sons totalement accessibles laisse au public de deviner les influences de cette artiste. J’ai craqué pour sa musique comme de nombreux musiciens. Un zoom s’impose alors sur elle.
Ça vole toujours aussi haut. Elle réussit à rendre sa musique captivante en invitant de tout cœur les auditeurs à la joindre dans ses péripéties avec une approche aussi bien différente qu’innovante. C’est comme si à chaque fois elle ouvrait de nouvelles brèches.
Je la retrouve à mainte reprise plus inspirée que jamais. Quelle claque je me prends à chaque fois avec des variations de rythmes et de dynamique flirtant avec les frontières ! Il faut bien dire qu’elle sait charmer avec son environnement atypique, subtil et tendre.
C’est le cas avec Maashka, Cosies et La Hermanita. Des musiques qui ont donné lieu à plusieurs collaborations avec Titouan Arrabiès (clarinette), Xavier Corbice (guitare), Momo d'Essaouira (guitare, chant, basse), Damien Gondard (chant, guitare, saxophone) et Magalie Guérin (chant, guitare, harmonica). Tout l’ADN musicale en plusieurs titres. Elle sait modérer ses textes, la reprise de certaines chansons telles que Use me (Bill Withers), Sunday kind of love (Etta James), Master blaster (Stevie Wonder), How long do I have to wait for (Sharon Jones), Bucata din mine (Délia Romanès), Csi lav tut (Ando drom) sans se perdre dans un lyrisme avec une voix lointaine et des nappes sonores ciselées avec soin par ses comparses.
Le voyage de l’Orient à l’Occident se confirme avec O’Zaman Project. Ce rendez-vous avec la maturité musicale et les interprétations captivantes accompagnées par la danseuse contemporaine Charlène Piaia , mais aussi par la danseuse flamenca Cassandre Hamon, la chanteuse lyrique Colette Galtier et le oudiste syrien Hareth Mehdi, le temps d'une représentation. O'Zaman est un concept qui unit des artistes d'une manière éphémère ou initiée. Ces nouvelles formes de croisement musicaux donnent le ton de la puissance dynamique au delà des frontières musicales et géo culturelles. La voix profonde, douce et intime de Manouela Menty, ponctuée par le son de la cloche, révèle une poésie vivante et engagée. « Il fut un temps » où l'ivresse de la vie et de la beauté se mêle aux corps vibrants et à aux acrobaties de l’âme en toute harmonie.
Loin du strass et des paillettes une chanteuse comme celle-là ne se rencontre pas partout avec son grain de sensibilité et de chaleur humaine. Elle veut apporter de la nouveauté, un son innovant à la frontière du jazz, du groove, de la soul, du blues, du balkan fusion. Il faut tout simplement savoir y faire. Les idéaux sont là, la virtuosité aussi, Manouela commence à travailler ses textes et compositions. Que c’est bon de se laisser emporter sans résistance avec un corps balançant sans maîtrise !